Paris, France
July 25, 2005Un grand
programme de cartographie mené en collaboration avec des
chercheurs de l'Unité Mixte de Recherche
INRA-CNRS-Université
ParisXI-INAPG(1) de Gif-sur-Yvette et de
Biogemma(2) à
Clermont-Ferrand dans le cadre de Génoplante, a permis de
déterminer chez le maïs la position chromosomique de 1454 gènes
susceptibles d'intervenir dans un caractère d'intérêt
agronomique (comme par exemple : la tolérance à la sécheresse).
Ces données, qui ont fait l'objet d'une publication dans la
revue internationale Genetics, faciliteront grandement le
repérage cartographique des chromosomes, étape indispensable au
séquençage du génome complet du maïs, actuellement en cours.
Contrôle des caractères
d'intérêt agronomique
Chez les
plantes, la plupart des caractères mesurables comme la
précocité, le rendement, la taille, la qualité des fruits... ne
sont pas définis par l'expression d'un seul gène, mais contrôlés
par plusieurs secteurs chromosomiques, portant un ou plusieurs
gènes. Ces secteurs, appelés QTL (Quantitative Trait Loci ou
Locus de Caractères Quantitatifs), sont particulièrement
importants en génétique végétale. Des marqueurs génétiquement
liés à de tels QTL permettent de sélectionner, parmi un grand
nombre de plantes, les individus les plus performants. Ils
peuvent ainsi être utilisés pour sélectionner un nouveau
génotype intéressant par croisements successifs.
A la recherche de gènes
candidats chez le maïs
Le génome du maïs est complexe :
10 chromosomes portant environ 50 000 gènes, avec présence de
duplications et de nombreuses séquences répétées
(rétrotransposons). L'approche menée par les chercheurs a
consisté à décrypter au moins partiellement la séquence de l'ADN
de ces gènes, puis à déterminer, par des analyses
bioinformatiques, les séquences qui ont une forte probabilité
d'intervenir dans le caractère recherché (le programme
Génoplante-maïs porte sur cinq caractères différents, voir
encadré). Les chercheurs ont ainsi identifié de nombreux gènes
appelés " candidats ".
L'étape
suivante a consisté à déterminer la position de ces gènes sur
les chromosomes du maïs par une approche de " cartographie
génétique " dans laquelle on étudie la probabilité que des gènes
soient transmis ensemble ou indépendamment lors d'un croisement
entre deux plantes.
Les positions de ces gènes candidats sur les chromosomes sont
ensuite comparées aux QTL qui contrôlent le caractère étudié.
Certains de ces QTL sont déjà connus, d'autres font également
l'objet de recherches dans le cadre de Génoplante-maïs. Lorsque
les positions du gène candidat et du QTL coïncident, il y a de
bonnes chances pour que le gène intervienne dans le caractère.
C'est ainsi que 1454 gènes
candidats ont pu être positionnés sur les chromosomes du maïs.
L'action de ces gènes dans la plante sera ensuite étudiée en
détail, pour vérifier par exemple s'ils confèrent bien le
caractère intéressant à la plante.
Génoplante est un consortium
français de recherche sur les génomes végétaux bénéficiant de
ressources publiques et privées. Son objectif est de produire
des connaissances qui puissent assurer à la France un
positionnement significatif par rapport aux recherches menées
dans le monde, et d'assurer une prise de propriété
intellectuelle garantissant une certaine indépendance vis à vis
des autres acteurs de la recherche dans ce domaine.
Le programme Génoplante-maïs a pour objectif d'identifier chez
le maïs des gènes responsables de caractères d'intérêt
agronomique : tolérance à la sécheresse, au froid, remplissage
et qualité du grain, digestibilité de l'ensilage pour les
animaux domestiques, précocité de floraison. En effet, la
connaissance de ces gènes permettra ensuite de conduire beaucoup
plus efficacement les travaux d'amélioration génétique des
variétés par des méthodes classiques de croisement.
2 Biogemma, un des
partenaires de Génoplante, est une société de biotechnologie
végétale, créée et financée par les acteurs du monde agricole
(Limagrain, Pau-Euralis, Unigrains, Sofiprotéol, RAGT).
Source :
Linkage mapping of 1454 new maize candidate gene loci
Genetics 2005; published ahead of print on June 3, 2005
as doi: 10.1534/genetics.
Matthieu Falque (1), Laurent Decousset (2), Delphine Dervins
(1), Anne-Marie Jacob (1), Johann Joets 1, Jean-Pierre Martinant
2, Xavier Raffoux 1, Nicolas Ribière 2, Céline Ridel 1, Delphine
Samson 1, Alain Charcosset 1 and Alain Murigneux 2
(1) INRA
(2) Biogemma |