Paris, France
September 6, 2005
Source:
Ministère de
l'Agriculture et de la Pêche
En matière de dissémination d’OGM
dans l’environnement, il convient de distinguer les
expérimentations d’OGM en plein champ et les OGM mis en marché.
La législation permettant
d'encadrer les essais d'OGM en plein champ, à des fins de
recherche et de développement, est fondée sur une autorisation
préalable, délivrée par le
Ministre chargé de
l’agriculture, après accord du Ministre chargé de
l’écologie, et reposant sur une évaluation des risques pour la
santé publique et l'environnement.
Les OGM destinés à la mise en
marché font l’objet d’une autorisation délivrée au niveau
communautaire. La procédure d’autorisation est définie par la
directive 2001/18/CE, qui a succédé à la directive 90/220/CE.
Cette autorisation est conditionnée par les conclusions d’une
évaluation scientifique rigoureuse du risque pour la santé et
l’environnement ; elle est délivrée après consultation de
l’ensemble des Etats membres de l’Union européenne.
Ainsi certains OGM, qui ont
présenté les garanties sanitaires et environnementales
appropriées, ont fait l’objet d’une autorisation pour la mise en
culture en 1997 et 1998. Ces autorisations concernent deux maïs
génétiquement modifiés (BT176 et MON810) résistants à des
insectes lépidoptères, et un maïs tolérant à un herbicide (T25).
Elles ont été délivrées antérieurement à l’application du
moratoire de fait. Ce moratoire avait été mis en oeuvre à
l’instigation de 5 Etats membres dont la France, lors du Conseil
des ministres de l’Environnement en juin 1999, en l’attente de
dispositions précises et fiables en matière de traçabilité et
d’étiquetage des OGM. Le moratoire a été levé, dans l’Union
européenne, à la suite de l’adoption de la réglementation
communautaire sur la traçabilité et l’étiquetage des OGM en
2003. Toutefois, depuis lors, aucune nouvelle autorisation d’OGM
destiné à la mise en culture n’a été accordée.
Les OGM autorisés au niveau
communautaire, donc avant 1999, peuvent être mis en culture en
France sans autorisation nationale supplémentaire. En l’état
actuel du droit interne, aucune obligation de déclaration aux
services de l’Etat n’est par ailleurs requise.
En 2005, 492,8 ha de culture de
maïs génétiquement modifié, correspondant pour la majorité à du
maïs MON810, ont été déclarés sur une base volontaire par les
opérateurs au ministère de l’agriculture, qui coordonne les
actions de contrôle et de surveillance des cultures d’OGM sur
l’ensemble du territoire national. Par comparaison, en 1998,
1500 ha de maïs génétiquement modifié avaient été mis en
culture.
Les professionnels agricoles
mettent en place des mesures spécifiques d’isolement de ces
cultures d’OGM, sur la base des travaux en matière de
coexistence des modes de production coordonnées par le ministère
de l’agriculture depuis septembre 2003. Dans ce cas, les mesures
mises en place comportent notamment un isolement de 25 m ou une
bande de 10 m de maïs non transgénique autour de la parcelle de
maïs génétiquement modifié. Ces mesures permettent de garantir
le respect du taux de 0,9% de présence fortuite
d’OGM dans les aliments, à partir duquel l’étiquetage de la
présence d’OGM est imposé, conformément à la réglementation
communautaire.
Par ailleurs, le ministère de
l’agriculture coordonne une programme de biovigilance des
plantes génétiquement modifiées cultivées, qui doit permettre de
détecter tout effet non intentionnels de ces plantes sur
l’environnement.
Les productions commerciales
issues de ces cultures seront traitées dans une filière
spécifique destinée au marché espagnol.
Pour prendre en compte une demande
de débat et d’éclairage sur le sujet des OGM, l’Assemblée
Nationale, à l’initiative de son président, a décidé de créer
une mission d’information parlementaire sur les enjeux des
essais et de l’utilisation des OGM à la fin de l’année 2004,
présidée par M. Le Déaut.
Un projet de loi, transposant la
directive 2001/18 relative à la dissémination des OGM dans
l’environnement et s’appuyant en particulier sur les
propositions de la mission d’information parlementaire rendues
en avril dernier, sera présenté au Parlement au début de l’année
2006.
Le projet de loi rendra
obligatoire la déclaration de mise en culture. Il prévoit
également des dispositions qui conféreront au Ministre chargé de
l’agriculture le pouvoir d’adopter par voie réglementaire les
conditions d’information du public.
En outre, il permettra d’adopter
des mesures de coexistence qui seront définies sur la base de
données scientifiques et techniques disponibles pour assurer la
coexistence des différents modes d’agriculture sur le territoire
national. Le ministère de l’agriculture souhaite que ces mesures
fassent l’objet d’une harmonisation au plan communautaire. C’est
en ce sens que le Ministre est intervenu auprès de son homologue
autrichien le 26 août dernier, l’Autriche assurant la présidence
de l’Union européenne le 1er semestre 2006. |