Paris, France
June 10, 2005
L'Inra participe à la
coordination d’un projet international pour séquencer le génome
du blé tendre. Première céréale cultivée sur la planète et
aliment de base du tiers de la population mondiale, le blé
tendre tient une place économique et culturelle de premier plan.
Relatif à un génome dont la taille équivaut à cinq fois celle du
génome humain et quarante fois celle du riz, ce séquençage ne
peut aboutir que grâce à une large coopération internationale.
Mieux connaître une planté clé
pour le monde
Le premier objectif est
d'obtenir une carte physique ancrée sur les cartes génétiques.
Dans un premier temps, cette carte physique accélérera
l’isolement des nombreux gènes d’intérêt agronomique identifiés
chez le blé tendre (le blé panifiable) et permettra de préparer
le séquençage ultérieur du génome. Le séquençage consistera à
déchiffrer l'information
codée dans les gènes portés par chacun des chromosomes du
blé afin, dans un deuxième temps, d’identifier la fonction
biologique de chaque gène. Ces connaissances permettront de
mieux utiliser et adapter une plante clé pour l'alimentation et
l'agriculture, selon les nouveaux besoins en matière de
rendement et de qualité de l'alimentation dans un contexte
d’agriculture durable et respectueuse de l'environnement.
De plus, c'est le premier
projet de séquençage d'une plante polyploïde. En effet, alors
que la majorité des plantes et animaux sont diploïdes -
c'est-à-dire possèdent deux jeux de chromosomes dans leurs
cellules -, le blé tendre est hexaploïde (six jeux de
chromosomes). Or la polyploïdie est un phénomène très répandu
chez les génomes eucaryotes où elle joue un rôle important dans
la diversification et la variabilité génétique. Ce séquençage
permettra donc aussi de comprendre en quoi la polyploïdie est
une force majeure de l'évolution des espèces.
Des recherches ambitieuses
dans lesquelles l'Inra conduit un projet pilote
L'Inra s'est engagé dans le
consortium international pour le séquençage du blé (IWGSC),
créé en 2005, afin de faciliter et coordonner les efforts
internationaux pour obtenir la séquence du génome. Ce consortium
garantit que les séquences et les outils ou ressources qui en
seront issus seront disponibles pour tous sans restriction
d'utilisation et de coût. Il est ouvert à tout organisme,
individu ou laboratoire qui peut contribuer au projet en
respectant sa philosophie. Plus de 15 pays sont d'ores et déjà
impliqués dans ce consortium.
Le IWGSC est pourvu d'une
directrice executive
basée aux États-unis et d'un comité de coordination qui réunit
des représentants de chaque laboratoire impliqué dans les
projets. Il est coprésidé par trois coordinateurs issus des
États-Unis, d'Australie et de France dont Catherine Feuillet,
directrice de recherche à l'Inra de Clermont-Ferrand.
Dans le cadre de ce consortium,
l'unité mixte de recherche "Amélioration et santé des plantes"
(Inra-Université Blaise Pascal) conduit un projet pilote d’étude
de la structure, de la fonction et de l’évolution du génome de
blé au travers de l’analyse d’un chromosome spécifique: le
chromosome 3B. La mise en place de la carte physique et la
caractérisation du contenu génique de ce chromosome, qui à lui
seul est deux fois plus grand que le génome de riz, est
actuellement en cours de réalisation. Ce grand projet permet
également de mettre en place un réseau de collaborations entre
des laboratoires français et européens impliqués dans la
génomique des céréales à paille. |