Montpellier, France
May 24, 2006
Permettre à l’Inde d’exporter
ses fruits et légumes, telle est la mission confiée au
Cirad par le ministère indien
du Commerce depuis quelques années. Après le succès rencontré
pour le litchi et l’ananas, le Cirad est à nouveau mandaté, de
façon plus large, en appui au développement de la filière export
des légumes.
Avec une production annuelle de
127 millions de tonnes de fruits et légumes, l’Inde occupe le 2e
rang mondial des pays producteurs après la Chine. Depuis la fin
des années 90, le pays convoite les marchés de l’export pour
gagner en visibilité et renommée internationales. Or, les
rendements sont encore faibles et l’essentiel de la production
est, soit consommé sur place, soit perdu en raison d’une
mauvaise gestion de la post-récolte. Par ailleurs, 2 % à peine
des fruits et légumes sont transformés, et l’Inde ne représente
que 1,2 % des échanges internationaux sur ces produits.
En avril, le département Productions fruitières et horticoles
(Flhor) du Cirad vient à nouveau d’être mandaté par l’Apeda
(Agricultural and processed food products export development
authority), une branche du ministère indien du Commerce. Sa
mission : optimiser les cultures en vue de l’exportation de
légumes tropicaux (okra ou gombo, concombre amer, courge longue)
et européens (pois gourmands, haricots verts, petits maïs, maïs
sucré, etc.).
Les chercheurs du Cirad s’appuient sur une expérience similaire
qu’ils ont menée avec l’Apeda pour le litchi entre 1998 et 2003.
L’objectif était de mettre sur pied une filière d’export vers
l’Europe. Cette première coopération a rencontré un franc succès
: en 2003, ce sont 350 tonnes de litchis qui étaient exportés,
au lieu de 5 tonnes en 1998, qui plus est, du fait de la
différence d’hémisphère, en contre-saison des productions
malgaches et réunionnaises. Plus récemment, le Cirad a également
travaillé à la mise en place d’une filière export de l’ananas
vers Dubaï, aux Emirats arabes unis. Les premiers conteneurs ont
été expédiés en décembre 2005.
A travers des observations de terrain et la rédaction de fiches
techniques, le Cirad est chargé de prodiguer des conseils aux
agriculteurs, leur permettant de faire entrer leur production
dans le cadre normé des pays importateurs. Sont concernés par
exemple les produits phytosanitaires utilisés, le type de
conditionnement, les normes de sécurité sanitaire mais aussi le
travail des enfants. « Maladies, engrais mal dosés, carences
ou excès en divers éléments - fer, azote,… - transport,
traçabilité, nous évaluons et corrigeons tous les
dysfonctionnements », explique Christian Didier, leader du
projet au département Flhor. « A travers les progrès pour
les cultures d’exportation, ce sont les normes qualitatives pour
toutes les productions de fruits et légumes dans le pays qui
vont progresser », ajoute-t-il. Des ingénieurs de
développement ont été formés afin de suivre les agriculteurs sur
le terrain tout au long de l’année. Le Cirad prend également
part à la mise en place de stations de recherche, comme cela a
été le cas pour le litchi, dans l’Etat du Bihar, où se trouve 75
% de la production. |