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Epigénétique végétale, entre l’inné et l’acquis - l’Atelier International Epigénétique Végétale 2008 se tiendra au Cirad de Montpellier

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Montpellier, France
December 3, 2008

Du 8 au 10 décembre, se tiendra au Cirad de Montpellier l’Atelier International Epigénétique Végétale 2008, contrôle épigénétique de l’expression des gènes chez les plantes. Organisé par le Cirad, l’IRD et le CSIRO, avec le soutien de la Région Languedoc Roussillon, cet atelier fera notamment le point sur le rôle des facteurs environnementaux susceptibles de moduler l’information portée par le code génétique des plantes.

« Ce sera une auberge espagnole », précise Alain Rival * chercheur au Cirad et coordinateur du rassemblement « les participants à l’atelier viendront avec questions et réponses. » Il faut dire que les scientifiques ont fort à faire dans ce domaine d’étude. L’épigénétique en effet remet en cause la relation « un gène, une protéine, une fonction » et viendrait même combler la brèche entre l’inné et l’acquis.

« Comment des plantes au même stock génétique de départ, s’adaptent de manière différente à l’environnement ? » s’interroge Alain Rival. Et le chercheur d’expliquer que dans les années 80, des plants clonaux de palmiers à huile, avec le même bagage génétique, étaient fournis aux planteurs qui voyaient les plantes évoluer de façon très variable. « 5% des plantes avaient un phénotype différent ». Comment expliquer cette apparence dissemblable alors que l’ADN (acide désoxyribonucléique) est le même ? Un phénomène qui intrigue et rassemble écophysiologistes et généticiens sur le même chemin de l’épigénétique.

Quel est le messager ?

Les scientifiques parlent d’une partition ou d’un livre (pour les gènes ou l’information stockée sous forme d’ADN) qui sont les mêmes pour le spectateur et le lecteur et pourtant l’interprétation en est multiple. Dans le cas d’une plante, des variations biochimiques pourraient intervenir en interaction avec un environnement changeant mais sans modifier la séquence d’ADN. Comme l’explique Alain Rival : « La chromatine de l’ADN peut se décompacter (ou se resserrer) et faire sauter un verrou suite à des conditions environnementales particulières ».

Il poursuit : « des petits morceaux d’ARN (acide ribonucléique ) non- codants et mobiles seraient porteurs d’un signal à l’arrivée d’un intrus ou d’un changement brutal d’environnement. La cellule ne suivrait plus alors son programme d’origine. Cette capacité de réaction (certains chercheurs parlent d’intelligence végétale) peut aller jusqu'à la dérégulation de l’organisme vivant et l’apparition de cancers ». Des cas de stérilité ont aussi été détectés chez les 5% de palmiers à huile « différents ».

Un kit de détection précoce

Les chercheurs ont aussi remarqué chez les palmiers au phénotype modifié une guérison spontanée au fil du temps expliquant la réversibilité des modifications épigénétiques. Le phénomène démontrant encore l’extrême plasticité des plantes et leur « variation naturelle », bien connue en agriculture, comme une adaptation à l’environnement changeant. Certaines plantes résistent d’ailleurs naturellement à la sécheresse, au froid ou aux ravageurs (insectes, champignons) et en gardent même la mémoire.

Reste l’un des souhaits les plus chers d’Alain Rival : trouver les marqueurs de détection des variations précoces dans le développement des plantes et particulièrement « chez les palmiers à huile » précise-t-il. Soit un véritable « kit de détection » construit à partir de marqueurs épigénétiques, comme c’est déjà le cas aujourd‘hui pour de nombreuses maladies épigénétiques chez l’homme, dont plusieurs cancers.

L’Atelier International Epigénétique Végétale 2008, du 8 au 10 décembre au Cirad de Montpellier, ne manquera pas d’évoquer toutes les orientations nouvelles et futures de la discipline lors des trois conférences plénières publiques. La parole sera aussi donnée, lors de séances de travail spécifiques, à des doctorants, post doctorants ou chercheurs confirmés porteurs d’une problématique originale, éventuellement génératrice d’applications agronomiques ou d’avancées significatives des connaissances sur des plantes modèles.

* chercheur à l’UMR DIAPC, Diversité et adaptation des plantes cultivées

 

 

 

 

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