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Avis du Comité de préfiguration d’une Haute Autorité sur les organismes génétiquement modifiés: Les « doutes sérieux » du Président Le Grand : pas sérieux du tout

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Montardon, France
January 11, 2008

Source: AGPM

En lieu et place d’une analyse pertinente de la masse d’informations scientifiques disponibles sur le sujet, ce rapport s’apparente davantage à un catalogue d’affirmations plus ou moins bien argumentées. Les prétendus doutes qui y sont contenus ont déjà été considérés lors d’autres examens du MON810 que ce soit en France ou en Europe : tous ont reconnu l’innocuité du maïs MON810 à la fois pour la santé et l’environnement.

En fait : un avis sans véritable fait scientifique nouveau ni des « doutes sérieux » mais une synthèse orale du Président Le Grand délibérément erronée et manifestement « préfabriquée » sur commande.

Quelle était la mission de ce Comité ?
Elle était précisément de « réévaluer les risques et les bénéfices pour l’environnement et la santé publique susceptibles d’être attachés à la dissémination volontaire de maïs MON810 ».

Qu’est-ce que ce maïs MON810 ?

  • Il s’agit d’un maïs génétiquement modifié rendu résistant à la pyrale et à la sésamie (deux importants ravageurs du maïs en France et en Europe) par introduction d’un gène de la bactérie Bacillus thuringiensis, largement présente dans tous les sols.
  • Il a été autorisé par l’Union Européenne en 1998 pour la culture et la consommation animale et humaine. Il a été cultivé en 2007 sur un total de 110 000 ha dans 8 pays de l’U.E. (Allemagne, Espagne, France, Pologne, Portugal, République Tchèque, Roumanie et Slovaquie). Il est cultivé en Espagne depuis 1998 sur une superficie actuelle de l’ordre de 75 000 ha.
  • Six ans après l’évaluation européenne, en 2004, le maïs MON810 a déjà fait l’objet d’une nouvelle expertise par l’A.F.S.S.A… Celle-ci a non seulement confirmé son innocuité mais qui plus est a mis en évidence les intérêts du maïs MON810 pour la santé publique au travers de la moindre présence de toxines produites par des champignons dans les grains issus de parcelles de maïs MON810.
  • Enfin, en 2007, après avoir réexaminé ses éventuels impacts, l’Allemagne vient de confirmer l’autorisation de culture du MON810 pour les prochains semis de 2008.

Quelles ont été les conclusions du rapport de ce Comité de préfiguration ?

  • Au préalable, il est curieux de relever que le rapport de ce Comité comporte dans ses conclusions quatre faits annoncés comme nouveaux par rapport à l’évaluation européenne de 1998 alors que, dans sa présentation orale, le Président de ce Comité n’a mis en exergue que trois d’entre eux en réduisant nettement l’intérêt avéré pour la santé humaine et animale pourtant très explicite dans l’avis.
    Cet avantage réside dans la possibilité apportée par ce maïs MON810 de réduire la teneur en certaines toxines produites par les champignons se développant sur les plantes de maïs au cours de la culture. Appelées fumonisines, ce type de toxines est classée cancérigène pour l’homme et peut être à la source de problèmes de fertilité chez la truie. Avec l’emploi de variétés de maïs MON810, leur teneur peut être réduite de 90 à 95 %, comme rappelé dans l’avis, comparativement à d’autres moyens de protection des parcelles de maïs qu’il soit cultivé selon un mode conventionnel ou biologique.

    Mais alors pourquoi s’être si peu exprimé sur cet avantage pour la santé alors qu’en parallèle la réglementation européenne oblige à limiter la présence de ces toxines dans un objectif clair de santé publique ?
     
  • Outre cette réduction manifestement délibérée, quels sont alors les 3 autres faits scientifiques nouveaux mis en évidence par ce Comité et qui « représentent des interrogations quant aux conséquences environnementales, sanitaires et économiques possibles de la culture et de la commercialisation du MON810 » (et non des « doutes sérieux » évoqués oralement par le Président Le Grand) ?
     
  • En premier lieu, le Comité indique que la dissémination des grains de pollen peut être effective à plusieurs kilomètres du champ émetteur. Soit ! Et quel scoop ! Mais quelle est la nouveauté mise en évidence par ce Comité ?

    Les flux de pollen sont connus depuis des lustres par les filières agricoles qui gèrent des dispositifs d’isolement pour garantir leur spécificité. De même, les personnes allergiques au pollen savent bien également que le pollen se déplace ! Par contre, ce que le Comité ne semble pas avoir pris en compte est la spécificité du flux de pollen de maïs et malgré l’abondance de connaissances issues de très nombreuses études scientifiques en matière de dissémination et de coexistence des cultures.
     
    • Le maïs a le pollen le plus lourd de toutes les graminées : 98 % du pollen d’une plante de maïs tombe dans un rayon de 10 m et les 2 % restant (déshydratés et par conséquent moins lourds) peuvent effectivement parcourir de grandes distances mais, dans la quasi-totalité des cas, ne seront pas viables.
    • Avec l’adoption à l’automne 2003 de la réglementation européenne en matière de traçabilité et d’étiquetage des O.G.M., de nombreuses études scientifiques (Allemagne, France, Italie, République Tchèque, …) ont été menées en conditions pratiques de culture afin de définir les modalités de coexistence des cultures OGM et non OGM. Doit-on rappeler que la coexistence s’applique à des cultures jugées sûres suite à une expertise scientifique reconnue ? Au travers des différentes publications et des conférences sur le sujet (la dernière a été organisée par l’Union Européenne à Séville en novembre 2007), il est clairement démontré que, même si quelques grains de pollen peuvent se déplacer à des centaines de mètres voire davantage d’un champ émetteur, la coexistence est en pratique faisable et fiable au regard du respect de la réglementation européenne en matière d’étiquetage et de traçabilité.
       
  • Le second doute porte sur l’« identification de résistance chez certains ravageurs cibles secondaires ».
     
    • Mais les deux lépidoptères en question ne sont pas des ravageurs du maïs français : il s’agit de la pyrale de la canne à sucre et du foreur africain des graminées. Leur résistance nouvelle au maïs MON810 sera sans incidence sur les productions maïsicoles françaises ou la biodiversité et ce, quel que soit leur mode de culture (conventionnelle ou biologique).
       
    • En outre, le Comité reconnaît, au vu des études scientifiques, que la culture à grande échelle de ce maïs MON810 n’entraîne nullement l’apparition de résistance chez les insectes cibles du MON810 que sont les principaux ravageurs de cette culture, à savoir la pyrale et la sésamie. Pourquoi ce silence sur ce point lors de la synthèse orale ?
       
  • Le troisième doute relève d’« éléments nouveaux sur les effets sur la faune et la flore non-cible ». Il est urgent de clarifier les informations reprises dans le rapport de ce Comité.

    Sur les invertébrés du sol et notamment les lombrics, si plusieurs études montrent que la protéine Bt peut se retrouver dans l’eau, les sédiments des rivières ou les sols, la dernière étude de 2007 en la matière démontre bien que les effets du maïs MON810 sur ces insectes sont moindres que ceux liés aux moyens de protection actuellement utilisés dans les cultures conventionnelles de maïs. Pourquoi se priver d’un moyen de production agricole qui permet de mieux respecter l’environnement ?

    Quant aux abeilles, insectes ô combien emblématiques, le Comité ne relève aucun effet négatif sur ces insectes notamment au vu d’études réalisées dans des ruchers nourris à haute dose de pollen de maïs MON810. Là aussi : silence du Président du Conseil.
     
  • Enfin cinq autres aspects ont été présentés comme devant être approfondis ou étudiés. Mais, les discussions menées sur ces points ne se sont basées sur aucun fait scientifique nouveau. Ils ne représentent que des démarches méthodologiques complémentaires à mettre en œuvre à l’avenir pour une évaluation encore plus globale qu’elle ne l’est maintenant.
     
  • Enfin, il est nécessaire d’indiquer que la majorité des études présentées dans ce rapport (celles datées d’avant 2007) ont déjà été expertisées par l’A.F.S.S.A. en 2004. Plus récemment, son homologue européenne, l’Agence Européenne de Sécurité des Aliments (E.F.S.A.), a expertisé les bases scientifiques des clauses de sauvegarde déposées par six pays européens et n’a pu mettre en évidence aucun fait scientifique nouveau justifiant de telles clauses.
 

Communiqué du Ministère de l'Ecologie du Développement

Le comité de préfiguration d’une Haute Autorité sur les OGM présente ses conclusions sur le maïs Mon 810

 

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