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Evolution de la flore adventice du tournesol sur 30 ans

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Espèces en progression
 
Espèces déjà communes dans les années 1970 : la morelle noire (Solanum nigrum) (photo), la mercuriale annuelle, la renouée persicaire, ou le laiteron rude.
© INRA J.-P. Longchamp
 
Espèces rares dans les années 1970 : le datura stramoine (Datura stramonium) (photo), l'amarante réfléchie, le séneçon vulgaire, le chardon des champs.
© INRA J.-P. Longchamp
 
Espèces en régression
 
Espèces encore fréquentes : la renouée liseron (Fallopia convolvulus) (photo), la renouée des oiseaux, le mouron des champs ou la moutarde des champs.
© INRA J.-P. Longchamp
 
Espèces intermédiaires devenues plus rares dans les champs de tournesol : la pensée des champs (Viola arvensis) (photo), la stellaire intermédiaire, la ravenelle, le fumeterre officinal ou le chiendent rampant.
© INRA J.-P. Longchamp
Paris, France
October 31, 2008

Evolution de la flore adventice du tournesol sur 30 ans
Spécial "Biodiversité"

Des chercheurs de l'INRA Dijon en collaboration avec les services de la Protection des Végétaux ont analysé l'évolution sur 30 ans de la flore adventice du tournesol en France. Leur étude a mis en évidence une spécialisation de la flore présente dans cette culture, se traduisant par une baisse de la diversité fonctionnelle. L'analyse des caractéristiques biologiques des adventices a permis d'observer que les espèces favorisées par l'usage plus fréquent de cette culture présentent certaines similitudes biologiques avec le tournesol. Une telle approche fonctionnelle aide à prédire quelles espèces constitueraient une menace d'invasion de la culture dans l'avenir.

Depuis les années 1950, l'introduction de nouvelles cultures (colza, soja, tournesol) et l'évolution des pratiques agricoles associées se sont traduites par la progression ou la régression de certaines espèces adventices, plus communément appelées "mauvaises herbes". Le tournesol (Helianthus annus L.) a été introduit en France après la seconde guerre mondiale et n'était encore qu'une culture mineure dans les années 1970 (environ 76 000 ha). Aujourd'hui, les surfaces cultivées s'élèvent à 600 000 hectares. Cette culture se prête par conséquent particulièrement bien à une analyse à long terme du développement de sa flore spécifique.

Des chercheurs de l'unité mixte de recherche Biologie et Gestion des Adventices de l'INRA/ENESAD/Université de Bourgogne ont comparé la fréquence et l’abondance d'un ensemble de 168 espèces au cours de deux campagnes d’étude menées entre 1973-1976 et 2002-2006 (relevés du "Réseau Biovigilance Flore").

La comparaison des relevés des deux campagnes a montré que parmi les communautés d'espèces les plus fréquentes, les deux tiers (69%) avaient changé de statut (en progression, stables, en régression). Ces résultats confirment des constats déjà observés à plus grande échelle sur la rapidité avec laquelle les adventices des grandes cultures se renouvellent.

Chaque espèce a été classée selon 17 "traits" qui représentent 10 caractéristiques biologiques, 2 caractéristiques agronomiques et 5 valeurs indicatrices écologiques. Les espèces partageant des traits communs sont regroupées au sein de groupes fonctionnels afin d'obtenir une analyse fine des espèces en progression ou en régression à l'intérieur de ces groupes et préciser la contribution potentielle de chacun des traits à l’évolution du statut des espèces.

Cinq traits sur les 17 étudiés montrent d'importantes différences entre les espèces en progression ou en régression. L'analyse des espèces à l'échelle du groupe fonctionnel a permis de vérifier que les espèces en progression appartenaient majoritairement au même groupe, ce qui expliquerait leur développement dans les champs de tournesol.

Ainsi, les espèces en progression sont des espèces de grande taille, sans mécanisme de dispersion des graines, à longévité de semences élevée, à levée estivale ou indifférente, ayant un pic de floraison et de production des semences entre l'été et l'automne. Ce sont des espèces qui apprécient le soleil (héliophiles) et les sols riches en composés azotés (nitrophiles). Elles sont aussi moins sensibles à la plupart des herbicides du tournesol. Les techniques culturales propres au tournesol semblent constituer le moteur principal des évolutions observées. Les adventices les plus fréquentes synchronisent leur cycle de vie avec celui du tournesol ; s'adaptent aux herbicides utilisés (trifluraline) ou contournent cette pression de sélection par une germination tardive.

Au delà de dresser la liste des espèces en progression, l’application d’une approche fondée sur les groupes et les traits fonctionnels permet de déceler les caractéristiques déterminantes liées aux évolutions agricoles et ainsi de détecter les espèces susceptibles de devenir plus importantes dans un futur proche, indépendamment de leur statut actuel. La hausse ou le déclin de certaines adventices pourraient aussi avoir des conséquences sur la biodiversité floristique des champs cultivés du fait des relations étroites qu'entretiennent les adventices avec certains insectes ou oiseaux. A titre d’exemple, les graines de la renouée des oiseaux et de la stellaire, deux espèces en régression dans les champs de tournesol, sont connues pour être très consommées par les oiseaux granivores.

Phototèque de l'UMR BGA, INRA Dijon : http://www2.dijon.inra.fr/bga/phototheque/main.php

Référence :
Fried, G.; Chauvel, B. & Reboud, X. "A functional analysis of large-scale temporal shifts from 1970 to 2000 in weed assemblages of sunflower crops in France"
Journal of Vegetation Science 20, 2009
doi: 10.3170/2008-8-18465, publié en ligne 24 juin 2008

 

 

 

 

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