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Hybridation entre le colza et la ravenelle en conditions proches de la pratique agricole
Le 25 aout 2000

Deux équipes de l’INRA, en collaboration avec le CETIOM, ont évalué les possibilités de croisements entre le colza et la ravenelle, dans des conditions expérimentales proches des pratiques des agriculteurs. Cette étude a confirmé que des hybrides peuvent être produits entre ces deux espèces, à faible fréquence et quel que soit le sens du croisement. Cette première estimation devait être complétée par des expérimentations pluri-annuelles dans une zone naturellement infestée par la ravenelle ; ces essais réalisés en Ariège ont été détruits en 1999 et 2000, par les opposants aux OGM. 

L’impact potentiel sur l’environnement des cultures de plantes transgéniques est devenu un
sujet d’actualité qui soulève des interrogations de la part de la société et des pouvoirs publics.
L’INRA a abordé ces questions depuis 1989, en engageant des travaux de recherche sur les
échanges de gènes entre du colza transgénique et les plantes sauvages apparentées
(moutardes, roquettes, ravenelle) ; ces études ont été conduites en partenariat avec d’autres
organismes publics français (Université d’Orsay), interprofessionnel (CETIOM) et Européens
(John Innes Centre au Royaume-Uni et RISO au Danemark). 

Deux équipes de l’INRA (Rennes et Dijon) ont réalisé, ces trois dernières années, des
expérimentations permettant d’évaluer plus spécifiquement les possibilités d’hybridation entre
le colza et la ravenelle, dans des conditions proches de la pratique agricole. Les résultats
viennent d’être publiés dans la revue internationale, Theoretical and Applied Genetics (TAG
(2000) 100 :1233-1239). 

Trois champs d’un hectare de colza transgénique résistant à un herbicide, le
glufosinate-ammonium (Liberty ®), ont été implantés avec l’accord de la Commission de
Génie Biomoléculaire. Dans chaque champ, près de 500 ravenelles ont été repiquées au
milieu ou en bordure du champ de manière à simuler les différentes situations rencontrées
chez les agriculteurs. A maturité, les ravenelles ont été récoltées plante à plante, et des
échantillons de colza ont été prélevés autour des ravenelles. Le reste de la récolte de colza a
été détruit. 

En ce qui concerne l’hybridation de la ravenelle par du pollen de colza, sur un total de
190.000 plantes issues des ravenelles récoltées, une seule était un hybride présentant la
résistance à l’herbicide. Cet unique hybride provenait d’une graine récoltée sur une plante de
ravenelle isolée en bordure de champ. Ce résultat donne pour la première fois une estimation 
de la fréquence d’hybridation de la ravenelle par du pollen de colza. Pour l’ensemble des
ravenelles, quelle que soit leur localisation dans le champ, la probabilité qu’une semence soit
un hybride se situe entre une chance sur 10.000.000 et une chance sur 33.000. 

En ce qui concerne l’hybridation du colza par du pollen de ravenelle, des études antérieures
ayant montré que les graines issues de cette hybridation sont plus petites, seules les petites
graines de colza (7,9% de la récolte) ont été semées. Parmi 74.000 plantes observées, 23
hybrides ont été détectés et caractérisés à l'aide de techniques cytologiques et moléculaires.
Ils provenaient surtout des colzas poussant près de populations de ravenelles en bordure de
champ. 

Cependant le dispositif expérimental retenu présentait pour des raisons méthodologiques
deux particularités pouvant influencer les résultats par défaut ou par excès : d’une part les
ravenelles ont été repiquées, d’autre part la variété de colza utilisée était une association
variétale expérimentale. L’aboutissement normal de ce travail est donc de valider les résultats
dans des conditions de culture d’une variété transgénique de colza dans une région où la
ravenelle pousse spontanément. Une expérience unique en la matière a été mise en place en
Ariège à l’automne 1998 par le CETIOM et l’INRA avec l’accord du Ministère de
l’Agriculture et de la Pêche sur avis favorable de la Commission de Génie Biomoléculaire
pour 3 ans. C’est ce dispositif expérimental qui a été détruit en 1999 et en 2000 par les
opposants aux OGM. Aucune donnée expérimentale ne sera donc disponible. 

Contact scientifique : Anne Marie Chèvre, Unité mixte de recherche de Génétique et
amélioration des plantes, Département de génétique et amélioration des plantes, Centre de
recherche de Rennes, Tél. : 02 23 48 51 31 

INRA news release
N3008

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