NEWS

logo.gif (1594 bytes)

NEWS

Intérêt économique et environnemental des nouvelles variétés rustiques et productives de blé tendre

February,  2001

L'INRA, les sélectionneurs privés et l'ITCF (1) ont lancé en janvier 1999 un programme d'expérimentation conjoint pour une durée de 4 ans. Ce programme vise à déterminer les itinéraires techniques les mieux adaptés aux nouvelles variétés rustiques de blé et ce, dans différentes régions de France. Des résultats prometteurs ont été obtenus sur les récoltes 1999 et 2000. 

Des variétés rustiques méconnues 

Créées sous l'impulsion de l'INRA (variété Renan inscrite en 1989) et du CTPS pour anticiper la demande de génotypes à la fois rustiques et productifs, ces variétés modernes cumulent résistance à la verse et aux principales maladies cryptogamiques comme jamais auparavant. L'écart de rendement avec les variétés classiques s'est réduit ces dernières années. En l'absence de traitement fongicide, ces variétés rustiques (Balthazar, Oratorio, Virtuose…) obtiennent souvent de meilleurs rendements que les variétés courantes. Certaines d'entre elles semblent mieux valoriser l'azote que les variétés classiques. 

Cependant, ces variétés restent encore très peu cultivées bien qu'elles ouvrent une voie nouvelle pour la culture du blé : en France elles représentent moins de 3 % des 5 millions d'hectares de blé selon l'enquête ONIC de juin 1999. Les chercheurs de l'INRA, les sélectionneurs français de blé, qui tous proposent de telles variétés à leur catalogue, et l'ITCF pensent que si elles sont peu demandées, c'est parce qu'on n'a pas encore appris à bien les cultiver. Ce programme d'essais devrait ainsi permettre de déterminer, dans différentes régions, les combinaisons "variété-itinéraire technique" les plus intéressantes économiquement (niveau et variabilité des marges) pour différents contextes de prix et de réglementations actuels et futurs. 

Des variétés adaptées au nouveau contexte économique et environnemental 

Les deux réformes de la Politique agricole commune de 1992 (réforme Mac Sharry) et de 1999 (réforme Agenda 2000) ont essentiellement consisté à diminuer le soutien par les prix et à compenser les pertes de revenu induites par des aides directes à l'hectare. Dans un contexte de prix du produit plus faible que par le passé, il importe plus que jamais de maîtriser l'ensemble des
coûts de production, notamment ceux correspondant à la protection phytosanitaire, premier poste des charges variables aujourd'hui. Il importe également de bien évaluer les conséquences environnementales des itinéraires techniques, dans un objectif d'information légitime des agriculteurs, des consommateurs et des citoyens en la matière. 

Cependant, cette révision nécessaire des itinéraires techniques ne doit pas s'accompagner d'une diminution de la maîtrise du processus de culture : les erreurs dans le raisonnement des traitements phytosanitaires se paient cher en pertes de rendement, de qualité, de marge, et parfois en surcoût pour les années suivantes. Ces nouveaux itinéraires techniques, adaptés aux variétés rustiques, pourraient ainsi associer un semis à une date pas trop précoce, une réduction de la densité de plantes, une réduction de la fertilisation azotée précoce, et une réduction des traitements fongicides et régulateurs de croissance. De nombreux travaux antérieurs, menés par l'INRA et l'ITCF, permettent de raisonner au plus juste ces différentes interventions dans le cadre
d'itinéraires techniques à niveaux d'intrants réduits. Plusieurs itinéraires techniques sont mis en œuvre sur chaque essai, croisés avec plusieurs variétés (dont deux "classiques" comme témoins : Isengrain et Trémie). 

Des premiers résultats prometteurs 

Les premiers résultats obtenus sur 8 essais en 1999 et 12 essais en 2000 semblent montrer l'intérêt, dans différentes régions de production, de ce nouveau type variétal et des itinéraires techniques associés. Le rendement est significativement réduit par rapport aux variétés classiques cultivées de manière plus intensive, mais ceci est compensé par la baisse d'intrants ; le fractionnement de l'engrais azoté, réajusté, permet généralement de maintenir la teneur en protéine à un niveau satisfaisant. Il semble enfin que toutes les variétés testées n'aient pas les mêmes aptitudes à supporter des réductions d'intrants et que même parmi les variétés résistantes aux maladies, certaines s'avèrent plus "rustiques" que d'autres. Ces recherches devraient donc bien permettre d'identifier un nouveau type variétal, et le mode de conduite associé, qui pourrait prendre le relais, au moins dans certaines zones de culture, des variétés actuellement dominantes, très productives mais exigeantes en intrants, dans un contexte
économique de prix plus faibles et plus variables et dans le cadre de réglementations environnementales de plus en plus contraignantes. 

(1) Partenaires du programme : 
INRA - Amélioration des Plantes Rennes, Dijon, Estrées-Mons (80), Clermont-Ferrand, Lusignan (86) 
INRA - Agronomie Grignon (78) et Toulouse 
INRA – Economie et Sociologie Rurales, Rennes 
INRA – Santé des Plantes et Environnement, Rennes 
GIE de Recherches génétiques céréales Club5 : sociétés CC Benoist, Florimond Desprez, Serasem, Verneuil Recherche. 
ITCF (Institut Technique des Céréales et des Fourrages) 
Chambre d'Agriculture du Morbihan, Domaine de Kerguehennec (Bignan) 

Contacts scientifiques: 

Gérard Doussinault et Bernard Rolland INRA Station d'Amélioration des plantes 
Domaine de la Motte au Vicomte BP35327 35653 LE RHEU CEDEX 
Tel : 02 23 48 51 37 (G. Doussinault) et 02 23 48 51 35 (B. Rolland) 
Fax : 02 23 48 51 20 
Email : doussina@rennes.inra.fr et brolland@rennes.inra.fr  

Jean Marc Meynard INRA Unité d’agronomie 78850 Thiverval-Grignon. 
Tel : 01 30 81 54 59 
Email : meynard@grignon.inra.fr  

INRA news release
N3445

.

Copyright © 2001 SeedQuest - All rights reserved