En France, la majorité des féveroles actuellement cultivées est à fleurs colorées. Parmi celles-ci, certaines ont une faible teneur en vicine-convicine (composés anti-nutritionnels). Ce sont les plus intéressantes pour l’ensemble des débouchés.
Quelques variétés à fleurs blanches (absence de tanins) existent, mais représentent un faible pourcentage de la sole, car elles ont une productivité inférieure à celle des fleurs colorées.
Féverole d’hiver ou féverole de printemps ?
La féverole d’hiver est cultivée essentiellement dans la moitié ouest de la France. Il s’en cultive aussi un peu dans la région Centre, alors que les variétés de printemps sont davantage présentes dans un grand tiers nord. Le type hiver présente l’intérêt d’être récolté plus précocement que la féverole de printemps, juste après les blés. Cela limite les risques de stress hydrique et thermique en fin de cycle. Cependant, il existe plus de variétés disponibles en féverole de printemps qu'en féverole d'hiver.
Variétés de féverole d’hiver
Pour réussir la culture de la féverole d’hiver, il est important de choisir une variété résistante au froid et impératif de semer à 7-8 cm de profondeur.
• Rendement. Moyenne nationale : 25 à 45 q/ha.
Le rendement en féverole d’hiver est moins important qu’en féverole de printemps, dont la sélection est plus dynamique.
• Résistance au gel. DIVA est actuellement la variété la plus résistante au froid. D’où l’importance de semer profond. Elle est suivie de près par DIVER et NORDICA.
• Hauteur. Il peut arriver que la tige casse ou verse.
• Résistance à la sécheresse. La féverole d’hiver est moins sensible au stress hydrique estival que la féverole de printemps, du fait de son cycle plus précoce. En revanche, elle ne supporte pas les sols hydromorphes (excès d’eau).
• Résistance aux maladies. La féverole d’hiver présente des résistances face à l’ascochytose différentes de celles de la féverole de printemps (et différentes entre variétés de féveroles d'hiver).
• Pouvoir étouffant. Grâce à ses ramifications, la féverole d’hiver étouffe davantage les adventices que le type printemps.
Variétés de féverole de printemps
La quasi-totalité des féveroles de printemps cultivées en France sont à fleurs colorées. Elles conviennent à l’alimentation humaine, le principal débouché, et peuvent aussi être utilisées comme ingrédients pour la meunerie ou en alimentation animale.
• Rendement. Moyenne nationale : 30 à 50 q/ha.
Le rendement de la féverole de printemps est très variable entre années et entre régions. Il est très dépendant des conditions d’alimentation hydrique en été et des niveaux de température.
• Résistance aux maladies. La féverole de printemps est plus résistante aux maladies (ascochytose, botrytis, rouille) que la féverole d’hiver.
Variétés et débouchés
Les teneurs en protéines et en facteurs anti-nutritionnels, comme la vicine-convicine ou les tanins, sont variables entre variétés. En pratique, toutes les variétés peuvent convenir pour tous les débouchés, en alimentation animale comme en alimentation humaine.
Pour le débouché alimentation humaine (export vers l'Egypte)
Les féveroles sont commercialisées sous forme de graines entières. Les lots doivent donc présenter une bonne qualité visuelle. Le taux de grains bruchés doit se situer entre 1 % et 3% maximum.
A cause des tanins contenus dans les variétés à fleurs colorées, les graines foncent progressivement : éviter de mélanger des lots de 2 années de récolte différentes car ils n’auront pas la même couleur.
Les variétés à faible teneur en vicine-convicine évitent les risques de favisme (forme d’anémie assez grave) chez les hommes sensibles (2 à 10 % de la population méditerranéenne). Ce critère n’est ni demandé, ni valorisé par le marché.
En alimentation des volailles
Les variétés à teneur élevée en protéines sont appréciées. Cependant, les tanins et la vicine-convicine diminuent la digestibilité de l’énergie et des protéines pour les volailles. La vicine-convicine entraîne aussi une baisse du poids de l’œuf. En filières contractuelles types volailles de chair label ou pondeuses, les variétés de type FÉVITA® (comme MANDOLINE) qui combinent fleurs blanches et faible taux en vicine-convicine pourraient être valorisées (7 à 16 % de plus que les variétés classiques à faible teneur en protéines type ESPRESSO). Cependant elles sont peu cultivées car moins productives.
En alimentation des poissons
Le prix d’intérêt est fortement augmenté par des taux de protéines élevés. Cependant, cette valorisation n’est envisageable que dans le cadre de filières tracées.