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Protection intégrée des cultures : les obstacles des pays du Sud identifiés


France
February 25, 2014

Une étude internationale, à laquelle ont participé des chercheurs de l’IRD, identifie pour la première fois les principaux obstacles à l’adoption de la protection intégrée des cultures dans les pays en développement. A partir d’un questionnaire soumis à plus de 400 professionnels et utilisateurs provenant de 96 pays à travers le monde, les chercheurs ont déterminé et hiérarchisé 51 causes de ce phénomène. Cette étude révèle également que les obstacles perçus dans les pays industrialisés sont très différents de ceux évoqués dans les pays du Sud. Ces résultats, qui soulignent le besoin d’améliorer la participation des acteurs des pays du Sud dans la définition des projets de protection des cultures, viennent d’être publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

Protection intégrée des cultures : une adoption difficile

Assurer la sécurité alimentaire de 9 milliards d’habitants sur Terre à l’horizon 2050 constitue un défi agricole majeur. Dans ce contexte, la lutte intégrée contre les ravageurs et les maladies des cultures fait l’objet d’une attention particulière des scientifiques et des décideurs. En effet, malgré l’utilisation croissante de pesticides depuis les années 1960, les pertes globales de récoltes dues aux insectes demeurent élevées (entre 40 et 50 % dans les pays en développement et entre 25 et 30 % dans les pays industrialisés).

Pour faire face à cette situation, la protection intégrée des cultures 1 (PIC) est devenue progressivement le paradigme dominant en agriculture. Malgré un soutien global des scientifiques, des décideurs et des agences internationales de développement, la PIC fait l’objet d’une très faible adoption, particulièrement dans les pays en développement, soulevant ainsi la question de son adaptabilité. Les causes possibles de cette faible utilisation au Sud ont fait l’objet de nombreuses études depuis les années 1980, mais ce débat avait jusqu’alors été limité aux pays industrialisés, dans lesquels la plupart des plans d’action sont conçus.

Une enquête participative internationale

 

Fin 2011, les chercheurs de l’IRD et leurs partenaires équatoriens ont organisé un colloque international sur la lutte contre les ravageurs dans les pays du Sud 2. La question des obstacles à l’adoption de la PIC y a fait l’objet de nombreuses interrogations. Suite à ce colloque, les chercheurs de l’IRD et leurs partenaires internationaux ont initié une enquête en ligne auprès de centaines de professionnels agricoles à travers le monde, afin d’identifier les causes de ce phénomène.

La première phase de l’étude a consisté à poser une question ouverte aux participants, permettant d’identifier un obstacle à l’adoption de la PIC dans les pays du Sud. Les chercheurs ont recensé 413 réponses, dont 80 % provenaient de professionnels vivant des les pays en développement. Ils ont ensuite établi une liste de 51 obstacles principaux, dont le plus fréquent a été l’insuffisante de formation et d’appui technique aux agriculteurs (près de 13 % des réponses).

Ces obstacles ont alors été répartis en 6 groupes :

  • faiblesse de la sensibilisation auprès des agriculteurs (ex. manque de programmes de formation)
  • faibles incitations à l’adoption de la PIC (ex. politiques publiques)
  • faiblesse des agriculteurs (ex. faible niveau d’alphabétisation ou d’éducation)
  • faiblesse de la méthode PIC elle-même (parfois jugée trop coûteuse, difficile à mettre en place)
  • fort lobbying des industries d’agrochimie
  • faiblesse de la recherche (ex. manque d’alternatives efficaces à l’utilisation des pesticides)

Ces groupes ont ensuite été classés par ordre d’importance et de difficulté perçues puis cartographiés par zone géographique.

© Parsa et al. Cartographie conceptuelle montrant les obstacles à l’adoption de la PIC perçus par zones géographiques

Des perceptions différentes au Nord et au Sud

 

Les analyses statistiques conduites révèlent des différences significatives entre le classement des participants originaires des pays industrialisés et ceux en provenance des pays en développement.

Ainsi, alors que le premier obstacle perçu par les pays du Sud est le manque d’action collective menée au sein d’une communauté d’agriculteurs, les pays du Nord ont plutôt mis en avant le manque d’experts qualifiés et de vulgarisateurs en PIC. Les chercheurs ont également constaté des divergences régionales.

 

Cette différence de perception entre acteurs, révélée pour la première fois dans cette étude, souligne le besoin d’améliorer la participation de l’ensemble des parties prenantes des pays du Sud dans le débat sur l’adoption de la PIC au niveau international. Elle suggère également l’importance de prendre en considération les spécificités régionales dans la mise en œuvre des actions de lutte intégrée contre les ravageurs.

1. Mise en place de pratiques culturales non nuisibles à la santé et aux écosystèmes, permettant de lutter efficacement contre les ravageurs.

2. Dans le cadre du projet Innomip : Approches innovantes pour la protection intégrée des cultures dans les Andes, au Pérou, en Bolivie et en Equateur ( www.innomip.ird.fr).



More news from: IRD (Institut de Recherche pour le Development)


Website: http://www.ird.fr

Published: February 26, 2014



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